Au sud-est du Nigeria, le gouvernement local de l’Etat d’Abia a décidé de prolonger «jusqu’à nouvel ordre » le couvre-feu décrété pour tenter d’apaiser les violences communautaires entre les indépendantistes biafrais, la minorité haoussa et les forces de sécurité.
«Nous souhaitons informer le public que le couvre-feu à Aba (capitale de l’Etat d’Abia), sera désormais effectif de 22 heures à 6 heures du matin à compter de ce 18 septembre, jusqu’au 28 septembre », indique un communiqué du porte-parole du gouverneur, Enyinnaya Appolos.
Ce couvre-feu était déjà effectif depuis la semaine dernière, de 18 heures à 6 heures, et devait être levé dimanche dernier. « Nous nous réjouissons du fait qu’une paix relative et le calme soit revenus dans l’Etat », a dit M. Appolos, ajoutant qu’il était nécessaire de prolonger la mesure, afin de mieux encadrer l’accalmie retrouvée.
Le sud-est du Nigeria a connu une semaine d’affrontements et de violences qui ont fait plusieurs morts à Port Harcourt (Etat de Rivers), Aba, Asaba (Etat du Delta), sur les territoires de l’ancien Biafra.
L’IPOB, mouvement indépendantiste pour les peuples indigènes du Biafra, demande l’indépendance de cette province à majorité igbo et y a perpétré plusieurs attaques contre les forces de sécurité et contre la communauté musulmane haoussa, installée dans la région.
L’IPOB dénonce également des actions de répression violente du pouvoir central, assurant que les soldats ont tué plusieurs de ses militants ces derniers jours, ce que dément l’armée.
Lundi, le ministre nigérian de l’Information et de la Culture, Lai Mohammed, a mis en garde les internautes et les médias contre «les mensonges» et la «propagande» de l’IPOB, qui, selon lui, a «collectionné des vidéos et des photos sanglantes d’autres pays et d’autres années, qu’ils font circuler sur les réseaux sociaux pour amadouer la communauté internationale».