En tournée dans le Darfour mardi, le président soudanais, Omar el-Béchir a exhorté les déplacés du conflit dans cette région de l’ouest du Soudan, à retourner chez eux, assurant que le conflit brutal ayant fait des centaines de milliers de morts, était désormais fini.
Selon le président el-Béchier, qui s’exprimait lors d’un rassemblement dans l’Etat du Darfour-ouest, dans un discours retransmis en direct par la télévision d’Etat, la réconciliation est bien avancée dans la zone, malgré les blessures du passé, et un retour des fils du milieu serait utile pour lui redonner vie. Toutefois, a reconnu le chef de l’Etat soudanais, le désarmement demeure un défi de taille dans cette zone, où le conflit a fait près de 300.000 morts selon l’ONU.
Sont concernées par cet appel, plus de 2,5 millions de personnes déplacées dans des camps depuis 2003, quand des insurgés issus de minorités ethniques ont pris les armes contre le pouvoir de Khartoum, aux mains de la majorité arabe.
Le président soudanais doit également visiter des camps de déplacés dans les prochains jours. Mais déjà, des voix s’élèvent dans ces camps pour dénoncer cette visite.
Mardi, les résidents du vaste camp de Kalma, situé dans le sud du Darfour, ont manifesté contre sa probable visite dans leur camp, arguant dans un communiqué, que ces camps sont seulement la conséquence des tueries et «crimes contre l’humanité» commis au Darfour, et dont ils n’excluent pas la responsabilité du président el-Béchir.
Ce dernier est d’ailleurs visé par deux mandats d’arrêt internationaux de la Cour pénale internationale pour « génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre au Darfour », mais n’a jamais été arrêté.