Les électeurs du Liberia se rendent ce mardi aux urnes, pour désigner le successeur de la présidente Ellen Johnson Sirleaf, dans un scrutin très ouvert, censé enraciner la démocratie dans ce pays qui panse encore les plaies d’une sanglante guerre civile.
Plus de deux millions d’électeurs libériens devront choisir parmi une vingtaine de candidats, dont les favoris, le sénateur George Weah, légende du football africain et ancien candidat à la présidence, le vice-président Joseph Boakai, l’avocat et vétéran de la politique Charles Brumskine et les puissants hommes d’affaires Benoni Urey et Alexander Cummings.
Dans une allocution prononcée hier lundi, la présidente sortante, Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue chef d’Etat en Afrique et Prix Nobel de la Paix en 2011, a salué «un jour historique» pour la nation libérienne.
Elle a appelé ses concitoyens à mesurer « le chemin parcouru, en tant que nation et en tant que peuple », qui a permis de passer d’une société détruite par le conflit et la guerre, à l’une des démocraties les plus vivaces d’Afrique de l’Ouest, en référence aux guerres civiles atroces qui ont meurtri le pays entre 1989 et 2003, faisant quelque 250.000 morts.
Outre la présidence, le scrutin de ce mardi est aussi destiné à renouveler les 73 sièges de la Chambre des représentants au Liberia.
Ce double scrutin constitue en outre un test grandeur nature pour l’armée et la police libériennes, qui devront en assumer la sécurité pour la première fois depuis que les Casques bleus de l’ONU, en voie de retrait du pays, leur ont rétrocédé cette responsabilité en 2016.
L’Union européenne (UE), l’Union africaine (UA), la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et les Etats-Unis ont déployé des observateurs pour garantir un scrutin libre et transparent.