Le gouvernement centrafricain a demandé ce mercredi, «plus de moyens» financiers pour la Cour pénale spéciale (CPS), qui doit instruire et juger les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre commis en Centrafrique depuis 2003.
Pour le ministre centrafricain de la Justice, Flavien Mbata, ces moyens sont nécessaires pour permettre au pays d’avoir les premiers jugements « dans un an et demi ». Les financements actuels de la CPS, explique-t-il, lui permettent de fonctionner pendant 14 mois seulement, alors que son mandat court sur 5 ans.
Avoir à disposition, les moyens nécessaires pour travailler, permettront à cette cour d’être « efficace » afin d’éviter « un dépérissement des preuves », a alerté M. Mbata, soulignant que le temps jouait contre l’institution.
La Cour pénale spéciale a été créée en 2015, mais n’est pas encore opérationnelle. Son procureur et ses 25 juges (nationaux et internationaux) ont été nommés en juin 2017, mais les enquêtes n’ont pas encore commencé.
En mai, l’ONU avait publié un rapport recensant douze ans de crimes parmi « les plus abominables » commis en Centrafrique entre 2003 et 2015, par des militaires ou des groupes armés. Ce rapport visait à « proposer des axes prioritaires pour les futures enquêtes de la CPS ».
La Centrafrique est en proie depuis 2013, à des violences intercommunautaires, après le renversement la même année de l’ex-président François Bozizé, par les milices de la Séléka. Ces derniers prétendaient défendre la minorité musulmane, ce qui avait entraîné une contre-offensive des milices anti-balaka majoritairement chrétiennes.