Le Togo vit ce jeudi 19 octobre, son deuxième jour de mobilisation de masse à l’appel de l’opposition, après une première journée de mercredi assez violente qui s’est soldée par quatre morts par balles, une vingtaine de blessés et plusieurs arrestations dans les rangs des manifestants.
Chaussées endommagées, pneus brûlés, voitures et motos détruites, édifices vandalisés, jets de gaz lacrymogène et tirs à balles réelles… Ce mercredi, plusieurs villes du Togo, dont la capitale, Lomé, avaient pris des allures de scènes d’affrontement.
Dès les premières heures de la matinée, Lomé ressemblait à un champ de bataille dans plusieurs quartiers, où des miliciens ont fait leur réapparition, cagoulés et armés d’armes blanches, sans être inquiétés par les forces de l’ordre, selon plusieurs témoignages recoupés.
Dans l’après-midi, le domicile du chef de file de l’opposition, Jean-Pierre Fabre, a été la cible de tirs de gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre, selon des responsables de son parti, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC).
A 18h, heure locale, alors que la nuit tombait sur la capitale, la tension était encore palpable dans nombre de quartiers. Un peu plus tard, Lomé et Sokodé avaient pris l’allure de villes sous couvre-feu.
La crainte «d’expéditions punitives» comme au soir des dernières manifestations à Mango ou à Sokodé, fiefs de l’opposition, était encore présente dans les esprits.
Dans le camp de l’opposition, l’on maintient l’appel au peuple à sortir ce jeudi pour se faire entendre, tout en «condamnant la violente répression orchestrée en complicité avec des miliciens armés et payés» pour l’occasion.