Le Niger a annoncé ce dimanche, son retrait de l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE), dont il avait été suspendu fin octobre, pour «progrès insuffisants».
Niamey estime que la décision du Conseil d’administration de l’ITIE de le suspendre est «injuste» et relève plus d’une ingérence que d’une vraie évaluation.
Pour le ministre nigérien des Mines, Hassane Barazé Moussa, la suspension du Niger est lié au fait que le Conseil d’administration de l’ITIE s’est «mêlé à une affaire judiciaire au Niger», en établissant un lien entre l’arrestation de certains acteurs de la Société civile et «l’affaire uraniumgate».
Il s’agit d’une affaire de vente présumée douteuse à travers de multiples intermédiaires d’uranium nigérien, révélée mi-février dans la presse et dans laquelle un Collectif de la société civile avait déposé une «plainte contre X».
Cette vente avait donné lieu à un virement de 319 millions de dollars des comptes, à Paris, d’une société publique nigérienne vers un compte à Dubaï, selon le collectif de la société civile.
A l’issue de sa dernière évaluation, le Conseil d’Administration de l’ITIE a suspendu le Niger pour «progrès insuffisants», notamment en matière de «divulgation des contrats» et du non-respect de «publication des données» sur les versements de dividendes au profit des zones minières.
Il est également reproché à Niamey «la restriction de l’espace» pour la Société civile, en lien avec de récentes arrestations d’acteurs s’intéressant au secteur minier.
Lancée en 2002, l’ITIE est devenue une norme internationale visant à assurer une meilleure transparence dans la gouvernance des industries extractives.