Les récentes révélations sur un esclavage de migrants en cours en Libye, continuent de provoquer indignation et remous sur le continent noir, notamment sur le plan diplomatique.
En effet, le Burkina Faso a rappelé ce lundi 20 novembre, son ambassadeur en Libye, en attendant que toute la lumière soit faite sur cette pratique «inhumaine» et «d’un autre siècle».
Selon le chef de la diplomatie burkinabè Alpha Barry, il s’agit d’un rappel «pour consultation» sur demande du président Rock Kabore. L’ambassadeur devrait donc «briefer» le chef de l’Etat sur ce qui se passe réellement en Libye, afin qu’il ait toutes les informations nécessaires avant le sommet Union Africaine – Union Européenne d’Abidjan, qui va se pencher sur cette pratique en Libye.
Plus tôt dans la matinée, le chef de la diplomatie burkinabè a convoqué le chargé d’affaires libyen à Ouagadougou, pour lui exprimer toute l’indignation du gouvernement et du peuple burkinabè, face aux images de traite négrière diffusées par la chaîne américaine CNN.
Dans la même veine, le président du Niger, Mahamadou Issoufou a appelé ce lundi, la Cour pénale internationale (CPI) à «se saisir» de ce dossier d’esclavage de migrants en Libye, dénonçant une «pratique ignoble» et «un crime contre l’humanité».
Déjà dimanche, l’ambassadeur de Libye à Niamey, Abdoullah Ali Béshir a été convoqué par les autorités nigériennes pour lui faire part de l’indignation du président Issoufou. Le diplomate libyen a accusé «des réseaux criminels qui n’ont pas de religion, pas de couleur, pas de nationalité» d’être à l’origine de la vente de migrants.
A Lomé, l’ancien premier ministre togolais, Edem Kodjo a également condamné, au nom de sa fondation PAX Africana, une pratique «abominable», conséquence «exécrable de l’instabilité chronique dans laquelle gît la Libye depuis l’assassinat, le 20 octobre 2011, de son dirigeant de l’époque, Mouammar Kadhafi».