De nombreuses manifestations pour protester contre des problèmes dans le secteur de l’éducation ont eu lieu à Conakry, la capitale de la Guinée.
Un collégien au moins a été tué ce lundi et un autre mardi, et beaucoup d’autres ont été blessés, lors d’affrontements avec les forces de l’ordre.
Depuis une semaine, les enseignants du primaire et du secondaire sont en grève et exigent l’application du statut particulier de l’Education, qui prévoit une augmentation de l’indice et des salaires obtenus sous le général Lansana Conté (1984-2008), et qui ont été confirmés en septembre 2016 lors des négociations entre le gouvernement et les syndicats de l’éducation mais non appliquée depuis cette date.
Les élèves manifestent pour demander la reprise des cours et soutenir leurs professeurs. D’après RFI, des collégiens sont allés plus loin, en attaquant un lycée privé.
Pour le ministre de l’Education Ibrahim Kalil Konaté, «il y a un dialogue de sourds qui s’est installé. Juridiquement, quand il y a des problèmes de ce genre, nous devons recevoir les deux bureaux dans le cadre de l’intersyndicale. Ceux qui sont signataires de l’avis de grève sont suspendus de toute activité syndicale par ces centrales. Et en attendant, la grève est en train de faire des ravages».
Le ministre de l’Administration territoriale Bourema Condé a dénoncé une incitation à la révolte et «en appelle conséquemment aux administrateurs, aux élus, au peuple de Guinée, ceux-là qui savent que notre avenir commun à nous tous, c’est les enfants».
«Faites en sorte que la délation n’ait pas raison du réalisme pour lequel vous êtes là pour défendre les intérêts de vos collectivités, et cela commence par la jeunesse ; ne privons pas nos enfants de leur droit primordial, celui de l’éducation», recommande-t-il.
En février dernier déjà, huit personnes avaient été tuées lors des manifestations liées à une précédente grève des enseignants.