Le président français Emmanuel Macron a promis ce mardi, lors d’un échange avec des étudiants burkinabé à Ouagadougou, que tous les documents secrets détenus en France sur l’assassinat de l’ancien président burkinabè, Thomas Sankara en 1987, seraient «déclassifiés», pour le bien de l’enquête en cours.
D’après les explications du président Macron, la plupart des archives françaises sont accessibles pour tout le monde. Par contre, il y a des archives qui sont des documents couverts par « le secret-défense nationale» et qui, même après 25 ans, ne sont pas accessibles au public.
Mais le chef de l’Etat a promis de faire le nécessaire pour que tous les documents produits par des administrations françaises pendant le régime de Sankara et après son assassinat, «soient déclassifiés et consultés en réponse aux demandes de la justice burkinabè».
La mort de Thomas Sankara, devenue une figure panafricaine, était un sujet tabou pendant les 27 ans de pouvoir de l’ancien président Blaise Compaoré, exilé en Côte d’Ivoire depuis 2014.
Devant les étudiants burkinabè ce mardi 28 novembre, Emmanuel Macron n’a pas manqué de rendre un vibrant hommage au défunt Thomas Sankara, un homme d’Etat panafricaniste et anti-impérialiste, en le citant en ouverture de son discours.
Autre sujet sensible sur lequel s’est prononcé le président français, est l’extradition de François Compaoré, frère de Blaise Compaoré, l’ancien président du pays chassé par une insurrection en octobre 2014.
Il a été arrêté en France fin octobre 2017, dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat en 1998 du journaliste Norbert Zongo et la justice du Burkina Faso réclame son extradition. Il appartient à la justice française de prendre sa décision sur cette demande, a répondu Emmanuel Macron, en promettant tout faire pour faciliter l’avancée du dossier.