Le Nigeria, premier producteur de pétrole en Afrique, fait face depuis plusieurs jours déjà, à une importante pénurie de carburant, contraignant les consommateurs à de longues files d’attente avant d’être servis.
A Lagos, la capitale économique, les attentes peuvent durer parfois 24 heures dans les quelques stations d’essence encore en service, et les transporteurs commencent à perdre patience.
Selon les distributeurs, la pénurie est née de «l’incapacité» de la Nigerian National Petroleum Company (NNPC), en charge de la distribution de pétrole dans le pays, à faire fac à la demande des 190 millions de Nigérians. Elle «n’a pas assez de ressource», indique-t-on.
En début de semaine, la NNPC a annoncé qu’un plan national avait été mis en place pour livrer «300 millions de litres» d’essence supplémentaire, pour soutenir la consommation en ces périodes d fête, qui s’élève à «45 millions de litres par jour», largement au-dessus des «27 à 28 millions» de litres habituels.
Le directeur général de la NNPC, Maikanti Baru, a également fait savoir que les raffineries nationales de Port Harcourt et Kaduna produisaient 3,8 millions de litres de pétrole raffiné par jour, un chiffre bien maigre pour le premier exportateur de brut du continent africain, dont la capacité était de près de 2 millions de barils par jour.
Baru a accusé les vendeurs d’essence au marché noir, de «paralyser volontairement» les stations-services, afin de faire monter les prix de vente à 400 nairas le litre, contre 145 nairas en période normale.
Du côté des consommateurs, on soupçonne le gouvernement de créer ce chaos pour justifier une augmentation des prix de l’essence et du diesel à la pompe dès 2018.