Le ministère tunisien de l’Intérieur a dressé le bilan des troubles sociaux qu’a connus le pays ces dernières 48 heures, faisant état de plus de 200 personnes arrêtées et des dizaines de blessés dans le rang des manifestants lors de leurs confrontations avec les forces de l’ordre. Un vent de contestation souffle sur la Tunisie depuis le début de cette semaine, où des milliers de Tunisiens descendent dans les rues, pour dénoncer la hausse des prix et le budget d’austérité entré en vigueur au 1er janvier 2018, prévoyant de nombreuses hausses d’impôts. Ce mercredi, après une deuxième nuit de troubles, le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Khlifa Chibani fait cas de plusieurs blessés et des dégâts matériels importants. Outre les civils, Chibani annonce que 49 policiers ont été blessés dans les échauffourées et un supermarché pillé dans la banlieue sud de Tunis, la capitale. Dans la soirée de mardi, la police et l’armée ont été déployées dans plusieurs villes de Tunisie, dont Tebourba, à 30 km à l’ouest de Tunis, où des jeunes sont descendus dans les rues par centaines après l’enterrement mardi après-midi, d’un homme décédé lors de heurts avec la police dans la nuit précédente. La polémique perdurait sur les causes de la mort de l’homme, âgé de 45 ans, présenté par des manifestants comme un martyr alors que les résultats de l’autopsie effectuée mardi, n’ont pas encore été rendus publics. Le ministère de l’Intérieur a démenti que cet homme ait été tué par la police, assurant qu’il ne portait aucune marque de violence.