L’Eglise catholique en République démocratique du Congo (RDC) s’est de nouveau prononcée dans la crise politique qui paralyse le pays depuis 2016, en appelant les Congolais à «barrer la route» à toute tentative de confiscation du pouvoir par des voies non démocratiques et anticonstitutionnelles.
Les relations entre la Conférence des évêques de la RDC (CENCO) et le pouvoir de Kinshasa sont tendues ces derniers temps. L’Eglise avait déjà condamné la non-application de l’accord de sortie de crise signé sous ses bons offices en décembre 2016, et a appelé le président Joseph Kabila à renoncer à un troisième mandat.
En conférence de presse ce jeudi, l’abbé Donatien Nshole, porte-parole de la CENCO a invité le peuple congolais à «demeurer débout et vigilant», pour prendre son destin en mains, afin de «barrer pacifiquement la route à toute tentative de confiscation ou de prise de pouvoir» par des voies non démocratiques et anticonstitutionnelles.
En début de semaine, une délégation de la CENCO a été reçue par le président du Congo-Brazzaville, Denis Sassou Nguesso, par souci d’éviter «le pire», après des violences à Kinshasa. Les évêques catholiques avaient condamné ces violences perpétrées par les forces de l’ordre contre des manifestants, en les qualifiants de «barbarie».
Dans la foulée, la Belgique a annoncé le 10 janvier dernier, la suspension de ses aides financières à la RDC, jusqu’à ce que la situation politique revienne à la normale. Bruxelles promet par ailleurs de renforcer sa solidarité envers la population congolaise, en allouant des financements à des actions d’aide humanitaire, jusqu’à la tenue des élections présidentielle et législatives crédibles.