Le Premier ministre bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo, dont la démission était réclamée par le parti au pouvoir pour sortir le pays de sa crise politique, a annoncé ce week-end avoir rendu le tablier en remettant sa lettre de démission au Chef de l’Etat.
Dans une déclaration samedi dernier, Embalo a indiqué qu’il n’allait pas attendre d’être limogé, si le chef de l’Etat José Mario Vaz «n’a plus confiance» en lui. Il s’est en outre défendu d’être quelqu’un qui s’accroche au pouvoir.
La Guinée-Bissau, petit Etat d’Afrique de l’Ouest, traverse des turbulences politiques depuis août 2015, après que le président Vaz ait destitué son Premier ministre, Domingos Simoes Pereira. Ce dernier était chef du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC, au pouvoir), auquel M. Vaz lui-même appartenait.
Vaz et Pereira s’accusent mutuellement de faire obstacle à l’application de l’accord conclu à Conakry en octobre 2016, sous l’égide du président guinéen Alpha Condé dans le cadre d’une médiation de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Cet accord prévoit une «procédure consensuelle» pour choisir un Premier ministre «ayant la confiance du président» et devant rester en place jusqu’aux élections législatives prévues en 2018.
Lors de son dernier sommet, le 16 décembre 2017, la CEDEAO a de nouveau sommé les protagonistes de parvenir à une solution «dans les deux prochains mois», sous peine de sanctions.
Un peu plus tôt, le Conseil de sécurité de l’ONU a également demandé aux protagonistes de la crise de «lancer un véritable dialogue», notamment sur une révision de la Constitution.