Des voix influentes se sont élevées ce dimanche en Egypte, pour appeler au boycott de l’élection présidentielle du 26 mars prochain, et pour laquelle le chef de l’Etat sortant, Abdel Fattah al-Sissi est à cette date, le candidat unique à sa propre succession.
L’appel au boycott a été lancé dans un message signé par cinq personnalités égyptiennes, dont deux anciens candidats à la présidentielle de 2012, Mohamed Anouar El-Sadate, le neveu de l’ancien président Sadate, et Abdel Moneim Aboul Foutouh, ancien dirigeant des Frères musulmans.
Hicham Geneina, ex-président de l’Autorité de contrôle des comptes publics et grand pourfendeur de la corruption, a aussi signé le texte. Démis de ses fonctions en 2016 par le président Sissi, il était le responsable de campagne d’un candidat récemment écarté de la présidentielle, l’ex-chef d’Etat-major Sami Anan.
L’appel de ces personnalités intervient au moment où la course à la présidentielle, où le président sortant Al-Sissi part largement favori, a vu depuis quelques semaines, plusieurs prétendants écartés par les autorités du Caire. D’autres se sont dits découragés, dénonçant des pressions sur leurs partisans.
Les signataires du texte accusent le régime «d’empêcher toute compétition loyale» et dénoncent un « climat de peur» ayant accompagné le processus électoral, ainsi qu’un calendrier électoral qui ne donne aux candidats, aucune réelle chance de se présenter.
Ils condamnent en outre, « toutes les mesures administratives et sécuritaires » prises par le régime actuel pour « empêcher toute compétition loyale » lors de la prochaine élection présidentielle.
Al-Sissi, au pouvoir depuis 2014, est actuellement le seul candidat officiellement en lice pour l’élection dont le premier tour est prévu entre les 26 et 28 mars. Les aspirants à la présidence ont jusqu’à ce lundi, à minuit, pour déposer leur candidature.