Quelques heures après le vote de ce dimanche comptant pour les élections locales en Guinée, des dirigeants de l’opposition ont dénoncé des fraudes massives, qui pourraient entacher la crédibilité du scrutin.
L’ancien Premier Ministre Sidya Touré, devenu une figure de l’opposition guinéenne, a déclaré avoir constaté des problèmes dans «pas mal de bureaux de vote à l’échelle nationale».
Le président de l’Union des Forces républicaines (UFR) signale l’absence de l’encre indélébile pour marquer ceux qui ont déjà voté dans plusieurs bureaux, et le cas d’un sous-préfet qui a voulu changer le président d’un bureau de vote à Tanéné, dans le nord-ouest du pays.
Il signale également les « votes massifs par procurations », auxquels se sont adonnés les chefs de quartier, en fin d’après-midi, au moment où l’affluence constatée le matin avait diminué.
Un chef de quartier a été surpris par des électeurs de l’opposition, en possession de «2.000 procurations» qu’il s’apprêtait à introduire dans les urnes, a dénoncé Touré.
L’opposant s’est toutefois dit «confiant» de l’emporter, à condition que les opérations de dépouillement supervisées par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), qui ont commencé dans la soirée de dimanche, se déroulent correctement.
Quelques 5,9 millions d’électeurs guinéens s’étaient déplacés aux urnes ce dimanche, pour les élections locales. Les dernières consultations électorales de ce type remontent à 2005, sous la présidence du général Lansana Conté (1984-2008), dont le parti avait raflé plus de 80% des suffrages.