«Jerada n’est pas une ville oubliée», a assuré samedi dernier, le chef du gouvernement marocain, Saad-Eddine El Othmani, alors que les populations de cette ville minière à l’est du Maroc, se plaignaient d’être abandonnées et marginalisées par Rabat.
Depuis fin décembre, la ville de Jerada vit au rythme de manifestations pacifiques, après la mort accidentelle de deux frères, piégés dans un puits clandestin. Les protestataires dénoncent l’«abandon» de leur ville par les autorités du royaume, fustigent les «barons du charbon» qui «profitent de la situation» et réclament une «alternative économique» aux «mines de la mort».
Dans un communiqué diffusé par le cabinet du Premier ministre, à l’issue d’une réunion avec des élus locaux, Saad-Eddine El Othmani a annoncé plusieurs mesures pour répondre aux attentes de ces populations, dont le retrait immédiat, de tous les permis d’exploitation «non conformes à la loi».
Cette mesure vise principalement à mettre fin aux «mines de la morts», nom donné aux puis anarchiques et dépourvus de mesures de sécurité, qui ont vu le jour à Jerada, après la fermeture, à la fin des années 90, de la principale mine de la ville.
Selon le texte du gouvernement, une récente étude a démontré un «potentiel minier inexploité» à Jerada, avec des réserves de plomb, de cuivre et de zinc. Ce qui ouvre la voie à l’exploitation prochaine de ces minerais, au profit de la population locale.
Autre mesure annoncée par le gouvernement marocain en faveur de Jerada, est la mise à disposition prochaine, d’une enveloppe budgétaire destinée à la prise en charge des anciens employés de la mine fermée à la fin des 1990, atteints de silicose.
Des logements seront également construits et attribués aux anciens mineurs de ce site d’exploitation, qui employait quelque 9.000 personnes.