Le groupe français Veolia vient de porter son différend avec le gouvernement gabonais devant la Banque Mondiale, ouvrant ainsi une nouvelle page dans cette affaire, où chaque partie rejette la faute sur l’autre.
Dans un communiqué datant du 9 mars, Veolia, qui pilotait sa filiale, la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), déclare avoir déposé une demande de conciliation au Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), un organe de la Banque mondiale basé à Washington (États-Unis).
Le 16 février dernier, l’Etat gabonais avait mis fin au contrat de concession le liant à la SEEG, la filiale du groupe Veolia. Le gouvernement avait réquisitionné l’entreprise, avec l’aide des forces de sécurité, en insistant sur la nécessité d’améliorer la qualité du service et la qualité de la desserte. Le gouvernement gabonais avait aussi accusé l’entreprise française de pollution sur son sol.
Pour la société, la résiliation de ce contrat et la réquisition qui a suivi sont « illégales», et lui ont causé « un très grave préjudice ». Elle demande donc que le CIRDI se prononce sur cette décision « unilatérale » de rupture de la convention de concession, prise au «mépris des stipulations contractuelles applicables».
Depuis cette résiliation, l’entreprise comme le gouvernement gabonais multiplient les interventions dans les médias et les accusations mutuelles, sur fond de désaccord, notamment sur le montant d’investissements de chacune des parties.