La République démocratique du Congo (RDC) a décidé de confier à Dubaï Port World (DPW), une firme des Emirats Arabes Unis, la construction d’un port en eau profonde sur l’étroit débouché atlantique du pays.
Selon les études menées par DPW, le coût des travaux sur la presqu’île de Banana est d’un peu plus d’un milliard de dollars. Une société de gestion sera créée dans laquelle la RDC aura 30% des parts «non diluables», c’est-à-dire non cessibles, selon le ministre congolais des Transports, José Makila, hier en conférence de presse.
Le ministre a également tenu à rappeler que la société DPW remplissait les conditions légales pour ce contrat, en réponses aux critiques qui émanaient déjà des lanceurs d’alerte anti-corruption.
En effet, ce projet a attiré l’attention de l’avocat français William Bourdon, à l’origine d’enquêtes sur l’enrichissement suspect de chefs d’Etat d’Afrique centrale, et de la plate-forme pour la protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF).
Lors d’une conférence de presse à Paris début mars, ils ont affirmé que la société de gestion du port appartiendra à 60% à DPW et à 40% à un « privé de RDC » qui serait, selon ces eux, « le président Joseph Kabila ou une personne de son entourage proche ».
D’après Me Bourdon, il est évident qu’un port en eau profonde sur la façade Atlantique pourrait bénéficier à la RDC, mais certainement pas s’il est pensé à des fins de détournements plutôt que pour l’intérêt général.
La RDC, géant d’Afrique centrale avec 2.0345.000 km², ne dispose que de 37 km de littoral sur l’océan Atlantique, ce qui l’oblige à passer par des ports limitrophes du Congo-Brazzaville, de la Tanzanie, notamment pour ses exportations et ses importations.
Le nouveau projet sera réalisé sur 36 mois, pour un port d’une longueur de 1.600 m, avec 5 quais et un tirant d’eau de 15,5 mètres. Aucune date pour le début des travaux n’a été annoncée.