Les autorités nigériennes ont décidé de fermer tous les lieux de détente le long des rives du fleuve Niger, après une série de noyades d’adolescents.
Sept corps ont été repêchés en trois jours de ce fleuve, dont quatre la seule journée du 12 avril 2018, a déploré le gouverneur de Niamey, Assane Issaka Karanta, dans un communiqué relayé dimanche par les médias locaux.
La «Pilule» une plage sur les rives du Niger, est principalement visée par la mesure d’interdiction. Tous les week-ends, pour fuir la canicule, des milliers d’adolescents prennent d’assaut les terrasses de sable fin de cet espace paradisiaque situé à une dizaine de kilomètres de la capitale. Désormais, des patrouilles policières sillonneront ces zones «de jour comme de nuit», pour « dissuader les récalcitrants », annonce le communiqué du gouverneur.
La majorité des victimes sont des jeunes qui «abusent souvent de l’alcool avant d’aller se baigner », explique Issoufou Daouda, un riverain de Gorou Kireye, une bourgade proche de la Pilule. Les organisations musulmanes ont souvent alerté les autorités sur ces « hauts lieux de débauches ».
Mais pour certains, ces noyades parfois inexpliquées, ne sont pas de simples accidents de baignade. Autrefois des «sacrifices de sang d’animaux» étaient consacrés aux génies du fleuve, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, explique Hamidou Moussa, un habitant de Gaweye, le village de pêcheurs. Alors les génies «se servent» en s’attaquant aux jeunes gens, assure-t-il.