L’opposition malgache a annoncé hier lundi, qu’elle ne rencontrerait pas l’envoyé spécial des Nations unies, venu pour aider les protagonistes à trouver une solution à la crise politique qui secoue la grande île à quelques mois des élections présidentielle et législatives.
Depuis le 21 avril dernier, des centaines de partisans de l’opposition se réunissent tous les jours sur l’emblématique Place du 13 mai, pour dénoncer l’adoption de nouvelles lois électorales à ses yeux partiales et exiger la démission du président Hery Rajaonarimampianina.
La Haute cour constitutionnelle a annulé la semaine dernière certaines dispositions controversées de ces textes. Mais l’opposition a décidé de poursuivre les rassemblements jusqu’à ce que la plus haute juridiction du pays se prononce sur la demande de destitution du chef de l’Etat qu’elle a récemment déposée.
Abdoulaye Bathily, conseiller spécial du secrétaire général de l’ONU, est arrivé dimanche à Madagascar pour tenter de renouer le fil du dialogue entre les deux parties. Une option rejetée par l’opposition, qui estime que la crise qui secoue actuellement la grande île est un « problème entre Malgaches ».
« Notre problème est un problème entre les politiques malgaches, il faut que la communauté internationale nous laisse régler nos problèmes entre nous », la déclaré lundi, la députée de l’opposition Marie Thérèse Volahaingo, en réponse à des propos de M. Bathily, qui avait déclaré que « la solution est entre les mains des Malgaches », et que l’ONU, veut « juste les accompagner dans ce processus ».
Devant les manifestants réunis hier, pour la 17e journée consécutive à Antananarivo, la capitale, la députée d’opposition, Hanitriniaina Razafimanantsoa a tenu la meme position, estimant que le pays « aura besoin des bailleurs de fonds le temps voulu mais, pour l’instant, c’est une crise qui doit être discutée entre les Malgaches et résolue par les Malgaches ».