La justice soudanaise à récemment condamné à la peine de mort, une jeune adolescente de 19 ans, accusée d’avoir tué son mari violeur. Une condamnation fustigée hier par Amnesty International, qui plaide la «légitime défense».
Les faits remontent à avril 2017, où Noura Hussein Hammad, après avoir terminé ses études secondaires, a dû déménager chez son mari, à qui elle a été promise dès l’âge de 16 ans. Mais alors qu’elle refuse de consommer son mariage, son mari fait appel à deux de ses frères et un cousin pour qu’ils l’aident à la violer, a expliqué Amnesty International.
Le lendemain, le mari a voulu récidiver, seul cette fois-ci, mais la jeune fille a réussi à s’échapper dans la cuisine où elle a attrapé un couteau. Dans la bagarre qui s’ensuivit, le mari a succombé à des coups de couteau. La jeune fille retourne donc dans la maison paternelle, et son père la livra à la police.
Lors de son procès en juillet 2017, le tribunal l’a déclarée coupable d’«homicide volontaire», en application d’une vieille loi qui ne reconnaît pas le viol conjugal.
Noura «est une victime et la peine prononcée à son encontre est d’une cruauté intolérable», a déclaré hier, le directeur régional adjoint d’Amnesty International, Seif Magango, dans un communiqué. Pour lui, appliquer cette peine, «le plus cruel des châtiments», à une « victime », traduit « l’échec » des autorités soudanaises à reconnaître la violence que cette jeune fille a endurée.
L’ONG de défense des droits de l’Homme réclame des autorités soudanaises qu’elles «annulent cette condamnation manifestement injuste» et qu’elles s’assurent que Noura ait droit à un nouveau procès, équitable, qui prend en compte «les circonstances atténuantes».