La Guinée est loin de tourner la page du contentieux des élections locales de février dernier. Alors que les espoirs reposaient sur le récent dialogue engagé entre les parties pour régler ce différend, l’opposition vient de claquer la porte des pourparlers, accusant le pouvoir de «mauvaise foi».
Le président guinéen Alpha Condé et le chef de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, s’étaient rencontrés le 2 avril et avaient convenu d’une série de mesures pour désamorcer la tension née des élections locales du 4 février, notamment par la mise en œuvre de l’accord politique conclu en octobre 2016 entre le pouvoir, l’opposition, la société civile et les partenaires internationaux de la Guinée.
Cet accord devait permettre un dialogue pour trouver une solution au contentieux des élections locales de février 2018, officiellement remportées par le camp présidentiel, et la révision des listes pour les prochaines législatives, prévues en fin d’année.
Mais en conférence de presse hier jeudi à Conakry, Cellou Dalein Diallo a annoncé que l’opposition suspend sa participation au Comité de suivi du dialogue inter-guinéen, sur la base du constat selon lequel «il n’y a aucune volonté de la part des adversaires d’en face pour trouver un consensus au contentieux électoral».
Le pouvoir «campe sur sa position» et prétend que l’on ne peut pas modifier les résultats proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), a t-il expliqué.
Ainsi, a annoncé M. Dialo, l’opposition va reprendre ses manifestations de rues par une journée ville morte à Conakry dès lundi prochain. Ce qui fait craindre de nouvelles violences, après des manifestations meurtrières ces derniers mois.