Pour la première fois depuis 2002, l’Union européenne (UE) enverra des observateurs électoraux au Zimbabwe, pour les scrutins présidentiel et législatifs prévus en juillet prochain.
Un accord a été signé dans ce sens entre Harare et Bruxelles, mettant ainsi fin à des années d’isolement international dans lequel le radicalisme de l’ex-président Robert Mugabe avait plongé le Zimbabwe. La dernière mission électorale de l’UE au Zimbabwe remonte à 2002 ; son chef avait été expulsé avant la présidentielle.
Le nouveau chef de l’Etat, Emmerson Mnangagwa, candidat de la Zanu-PF à la présidentielle, ne cesse de répéter que les élections de 2018 seront « transparentes et pacifiques », alors que les scrutins organisés pendant l’ère Mugabe ont été régulièrement entachés de fraudes et de violences.
Philippe Van Damme, chef de la délégation de l’UE au Zimbabwe, a salué au nom de son institution, l’engagement du gouvernement zimbabwéen d’organiser des élections «pacifiques, crédibles, inclusives et transparentes», et de s’ouvrir à la communauté internationale.
En invitant différents acteurs internationaux à observer «la démocratie en action», la nouvelle administration au Zimbabwe «témoigne de son désir de transparence dans le processus électoral», a estimé le ministre des Affaires étrangères Sibusiso Moyo.
Mais les critiques du président Mnangagwa doutent de son engagement, rappelant qu’il a été l’un des exécuteurs de la répression ordonnée par Robert Mugabe, qui a été contraint à la démission en novembre 2017, après trente-sept ans au pouvoir.