Le gouvernement camerounais a réfuté le contenu du dernier rapport d’Amnesty International, qui dénonçait des violences commises dans les régions anglophones du pays par les forces de sécurité et les groupes séparatistes.
Dans son rapport publié ce 12 juin, l’ONG fait constater que les mouvements de protestation nés fin 2016 dans les zones anglophones du Cameroun pour réclamer plus de reconnaissance de la part de l’État, ont vite laissé place à «un conflit armé».
L’ONG documente, à l’aide de 150 témoignages ainsi que de nombreuses photos et prises de vue aériennes à l’appui, les violations des droits de l’Homme commises dans les deux régions anglophones, théâtre depuis plusieurs mois d’affrontements quasi quotidiens entre des groupes séparatistes qui réclament la proclamation d’un nouvel État, l’Ambazonie, et les forces de sécurité camerounaises.
A travers son ministre de la Communication et Porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, Yaoundé estime que ce le rapport d’Amnesty international sur la crise anglophone est entaché de «grossiers mensonges, de déductions hâtives, de manœuvres diffamatoires inadmissibles», qui s’inscrivent dans une «stratégie du harcèlement et de déstabilisation» du Cameroun.
Ce rapport «diabolise» les forces de défense camerounaises en les plaçant au même pied d’égalité que «les sécessionnistes terroristes», estime le Porte-parole, qui qualifie les activistes locaux de la société civile qui travaillent pour Amnesty international, de «collaborateurs douteux».
Cet incident vient compliquer davantage les relations entre le Cameroun et Amnesty international, déjà mises à mal par un rapport pareil l’année dernière, rapport que les autorités du pays n’avaient pas accepté, le jugeant de «rapport à charge».