La procédure avait commencé il y a quelques semaines quand le Premier Ministre ivoirien paraphait une note de service portant sur la nouvelle grille salariale dans toutes les sociétés publiques. A présent, l’arrêté est entrain en vigueur et les hauts cadres n’auront plus de si hauts émoluments. Désormais, les Directeurs Généraux (DG) des entreprises publiques seront rémunérés à hauteur de 4,4 millions de FCFA (9 500 dollars américains environs). Cette somme se répartira en 3 millions FCFA d’allocation mensuelle, 500 000 FCFA de frais de domesticité, le même montant pour la dotation carburant et, enfin, 400 000 FCFA d’indemnités. Quant aux Présidents des Conseils d’Administration (PCA), ils gagneront 3,3 millions de FCFA (7 000 dollars américains) avec une allocation mensuelle de 2 millions de FCFA, des frais de domesticité et de dotation carburant similaires à ceux de leurs collègues DG et 300 000 FCFA d’indemnité. C’est donc une des grandes réformes que le nouveau gouvernement ivoirien vient d’opérer, qui plus est, ces dispositions s’appliqueront sans discrimination de taille ou d’importance de société d’Etat. En réaction, la presse proche au régime en place a salué cette décision, jugeant révolue l’époque de Laurent Gbagbo où un DG ou un PCA pouvait toucher 17 millions de FCFA de salaire (près de 40 000 dollars américains). Mais, derrière ce ménage, pourrait se cacher une stratégie pour faire gagner à l’Etat de précieux deniers. Car, celui-ci éprouve certaines difficultés à assurer la paie dans certains secteurs. Il s’agit, à titre d’illustration, du Comité National de Pilotage de Redéploiement de l’Administration (CNPRA), dont les employés ont récemment entamé une grève de la faim pour revendiquer leur dû. Ainsi, le malheur des uns pourrait faire le bonheur des autres.