Le chef de l’Etat guinéen, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo a accordé décret présidentiel ce mercredi 4 juillet, une «amnistie totale» à toutes les personnes condamnées par les tribunaux «pour des délits politiques dans l’exercice de leur activité, purgeant ou non leur peine».
Cette mesure spectaculaire qui concerne surtout des opposants, survient à moins de deux semaines de l’ouverture du «dialogue national» convoqué par le président Teodoro Obiang.
Ce dialogue, le sixième sous sa présidence depuis 1970, était prévu pour juin dernier, mais il a été finalement reporté au 16 juillet prochain.
Pour le chef de l’Etat, cette amnistie doit permettre «une large participation» de tous les acteurs politiques à ce dialogue entre le Gouvernement et les partis politiques légalisés, acteurs politiques de l’intérieur et de la diaspora, société civile et confessions religieuses.
Le décret engage également la présidence à garantir la liberté et la sécurité à tous les participants aux pourparlers, auxquelles doivent également assister, en tant qu’observateurs, des représentants de la communauté internationale, dont François Lounceny Fall, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique centrale (ONUCA).
L’amnistie était l’une des principales conditions posées par l’opposition de l’intérieur et de la diaspora pour prendre part à ce dialogue national. Cinq partis et mouvements politiques d’opposition en exil se sont déclarés mardi dernier prêts à participer à ces nouveaux marchandages politiques.
Mais jusqu’alors, les dirigeants du principal parti d’opposition équato-guinéen, Citoyens pour l’innovation (CI), ont affirmé ne pas avoir été conviés au dialogue national.
Le parti CI a été dissous fin février en raison de la «menace qu’il constitue pour la sûreté de l’État», à la suite de la condamnation de 21 militants à plus de trente ans de prison pour «sédition, désordre public, atteintes à l’autorité et blessures graves». Le parti réclame depuis, l’annulation de la décision de sa dissolution.