L’ONG international Reporters sans Frontières (RSF) a exprimé ses réserves sur la candidature de la Rwandaise Louise Mushikiwabo, pour diriger l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
Dans un communiqué publié ce mercredi, l’ONG de défense des droits des professionnels des médias se base sur le classement défavorable du Rwanda en matière de liberté de la presse, pour exprimer son «inquiétude» vis-à-vis de la candidature de Mme. Mushikiwabo, ministre des Affaires étrangères du Rwanda.
En effet, le Rwanda occupe la 156ème place sur 180 pays, dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2018. «Seuls cinq pays ont un bilan pire que le Rwanda en matière de liberté d’information», estime l’organisation, jugeant que Kigali dispose de «l’un des pires systèmes de répression à l’égard des médias et des journalistes».
RSF s’inquiète notamment de la capacité de l’OIF sous la direction de la diplomate rwandaise, à favoriser «le pluralisme des médias et la liberté de la presse conformément à ses objectifs en matière de droits de l’homme», dans la mesure où Mme Mushikiwabo est «l’une des principales dirigeantes d’un Etat qui piétine le droit à l’information et réprime les journalistes depuis 18 ans».
Pour Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, laisser la rwandaise prendre les rênes de l’OIF, mettrait à mal la capacité de cette organisation à défendre les médias et les journalistes libres, comme «acteurs incontournables du développement dans l’espace francophone».
La cheffe de la diplomatie rwandaise fait pourtant figure de favorite pour prendre la direction de l’OIF lors du prochain sommet de cette organisation, en octobre en Arménie.
Elle a notamment reçu le soutien de l’Union africaine (UA). Elle aura pour principale adversaire, la secrétaire générale sortante de l’OIF, la Canadienne Michaëlle Jean qui ambitionne de briguer un nouveau mandat, avec le soutien du la France et de son président Emmanuel Macron.