Les autorités égyptiennes vont désormais surveiller à la loupe, certains comptes d’utilisateurs de réseaux sociaux, selon une loi approuvée en début de semaine à la majorité des deux tiers des députés au parlement.
Cette loi en attente d’être promulguée par le président Abdel Fattah al-Sissi, stipule que toute personne ayant plus de 5.000 abonnés en ligne, sur un site personnel, un blog ou les réseaux sociaux, pourra être surveillée par le Conseil supérieur de régulation des médias.
Cet organisme aura alors le droit de « suspendre ou bloquer» tout compte personnel «publiant de fausses nouvelles ou incitant à violer la loi, à la violence ou à la haine».
Le texte approuvé par le parlement égyptien dispose en outre, qu’«aucune pénalité ne sera imposée pour des outrages dans des publications», à l’exception des cas d’incitation à la violence, alors que son ancienne version prévoyait des peines allant jusqu’à l’emprisonnement des journalistes.
Le Parlement a également introduit un nouvel article stipulant que quiconque importe des émetteurs satellite sans passer par les organismes publics chargés des médias, risque une peine de cinq ans de prison.
En Egypte, les organisations nationales et internationales de défense des droits de l’Homme dénoncent régulièrement la violation de la liberté d’expression visant les voix dissidentes sous le régime du président Sissi.
Plus de 30 journalistes sont aujourd’hui derrière les barreaux dans ce pays, que Reporters Sans Frontières (RSF) place à la 161ème place sur 180, dans son classement 2018 sur la liberté de la presse.