Au Nigeria, plusieurs membres du parti au pouvoir, le Congrès des progressistes (APC) viennent de claquer la porte au profit de l’opposition, fragilisant ainsi le soutien au président Mouhamadou Buhari qui veut briguer un deuxième mandat.
Ils sont plus d’une cinquantaine, dont 14 sénateurs et 37 membres de la Chambre des représentants, à abandonner ainsi le parti au pouvoir, dans un contexte de graves dissensions internes et à un peu plus de six mois de l’élection présidentielle.
Ces dissidents qui vont désormais gonfler les rangs du principal parti d’opposition au Nigeria, le Parti démocratique populaire (PDP), dénoncent un mode de gouvernance autoritaire et l’impuissance du pouvoir de M. Buhari à endiguer les violences qui se propagent depuis des mois dans le pays.
Ils pointent également du doigt «l’inefficacité» de la lutte contre la corruption et les difficultés quotidiennes rencontrées par la majorité des Nigérians, après une grave récession économique en 2016, sous le président Buhari. Ce dernier est également très critiqué pour son incapacité à rétablir l’ordre, alors que le Nigeria est confronté à des conflits multiples, entre violences agro-pastorales dans le centre, insurrection djihadiste dans le nord-est et groupes rebelles dans le sud pétrolier.
Après ce premier mandat « difficile » pour le Mouhamadou Buhari, marqué notamment par de longue absence pour raison de santé, il a récemment exprimé sa volonté de rempiler pour un deuxième. Mais beaucoup de voix se sont levées dans le pays contre cette nouvelle candidature.
Début juillet, plus de 30 partis, dont le PDP, ont formé une alliance pour faire front à la candidature de M. Buhari. Dans le même temps, un groupe dissident a récemment lancé un nouveau mouvement -APC réformé (rAPC)- au sein du parti au pouvoir, dénonçant «la catastrophe monumentale» qu’a été la présidence Buhari depuis 2015.