Au Comores, la controversée réforme constitutionnelle qui devrait permettre au président Azali Assoumani de briguer un deuxième mandat consécutif, serait en bonne voie, selon les premières tendances du référendum boycotté par l’opposition.
En conférence de presse hier, le président de la commission, Ahmed Mohamed Djaza a donné les premiers chiffres qui plébiscitent le «OUI» avec 172 240 voix, soit 92,74% du suffrage. Le « NON » se retrouve loin derrière avec 13 338 voix (7,26%). Le ministre de l’Intérieur, Mohamed Daoudou a confirmé ces chiffres qui portent sur «70% des bureaux dépouillés », précisant que le taux de participation sur l’ensemble du territoire a été de 63 et que le scrutin s’est « déroulé dans de bonnes conditions ».
Si cette tendance se confirme, le président Assoumani pourra briguer deux mandats de cinq ans consécutifs, contre un seul actuellement. Outre cette disposition très controversée, le projet supprime aussi les trois postes de vice-président et la Cour constitutionnelle, plus haute instance judiciaire du pays. Il fait également de l’Islam la « religion d’Etat » du pays, à 99% musulman. L’opposition qui dénonce depuis des mois les « abus de pouvoir » du président Assoumani, un ancien putschiste, avait jugé le référendum « illégal » et a appelé la population à boycotter le scrutin.