Fin de suspense en République démocratique du Congo (RDC), où le président Joseph Kabila s’est finalement retiré de la course présidentielle en désignant ce mercredi, son dauphin pour l’élection du 23 décembre prochain.
Le choix du président Kabila s’est porté sur Emmanuel Ramazani Shadary, patron du parti présidentiel PPRD et originaire comme lui, de l’est du pays.
Agé de 57 ans, Shadary a été ministre de l’Intérieur de décembre 2016 à février 2018, lors d’une période de fortes tensions liées au maintien du président Kabila au-delà de la fin de son deuxième et dernier mandat constitutionnel.
L’opinion nationale et internationale avait longtemps soupçonné le président congolais de vouloir faire entorse à la constitution pour briguer un troisième mandat consécutif. Mais l’intéressé se refusait de se prononcer sur le sujet.
La nouvelle a été accueillie chez l’opposition, avec un « ouf ! » de soulagement, car une candidature de Kabila mettrait le feu aux poudres dans ce pays où la situation est déjà assez tendue.
Pour Christophe Lutundula, porte-parole d’Ensemble, la coalition de l’opposant Moïse Katumbi, ne pas avoir une candidature de Joseph Kabila est « une victoire » car «pour la première fois, un peuple d’Afrique centrale est parvenu à empêcher un chef d’Etat puissamment soutenu par les forces armées, de modifier la Constitution et l’a forcé à quitter le pouvoir».
Le mouvement citoyen pro-démocratie Lutte pour le changement (LUCHA) salue de son côté « une bataille gagnée, mais la lutte continue ». Pour ce mouvement, il faut maintenant « une vraie alternance et des élections où voter ne sera pas une formalité, avec la certitude que le résultat reflète ce choix souverain ».
La France et l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch ont également salué «une bonne décision» de Kabila, et appelé la classe politique congolaise à œuvrer maintenant pour un processus électoral «crédible».