Les programmes de la chaîne publique française «France 2» ne seront plus accessibles au Gabon pour les douze prochains mois, la télévision ayant été suspendue par Libreville, pour avoir rediffusé un documentaire critique sur le président Ali Bongo Ondimba.
Le documentaire en question, intitulé «Le clan Bongo, une histoire française», dresse un portrait peu flatteur de l’actuel président gabonais, fils d’Omar Bongo qui a dirigé le Gabon de 1967 à sa mort en 2009, et ancien pilier de la Françafrique.
Le reportage donnait en particulier la parole à l’ancien PDG de la compagnie pétrolière française Elf Aquitaine, Loïk Le Floch-Prigent, qui affirmait qu’un accord secret réservait 18% des actions d’Elf Gabon à Omar Bongo, en plus des bonus.
Le reportage a été diffusé pour la première fois en juillet 2017, et a créé assez de remous dans le pays et «France 2» l’a rediffusé le 16 août dernier, à la veille de la fête de l’indépendance du Gabon.
Dans un communiqué publié mercredi, la Haute autorité gabonaise de la communication, (HAC) a jugé «inopportun», l’initiative la chaine française de rediffuser ce «documentaire subversif sur le Gabon».
L’institution a estimé que la rediffusion du reportage était «répréhensible» et qu’elle portait «atteinte aux institutions de la République, à la dignité d’autrui» et est «de nature à troubler l’ordre publique».
L’institution dirigée par Raphaël Ntoutoume Nkoghe a également suspendu pour un mois, le journal gabonais «Echos du Nord» proche de l’opposition. Cette suspension fait suite à une plainte pour « atteinte à sa personne et défaut de preuves », portée contre ce média par le vice-président gabonais, Pierre Claver Maganga Moussavou. Le journal avait révélé dans une récente parution, des achats de véhicules de luxe par Moussavou.
La HAC a également suspendu pour trois mois, la société de diffusion de chaînes câblées SatCon, accusée de pirater beIN Sports.