Le Royaume-Uni vient de suspendre son programme d’aide publique à la Zambie, dont le gouvernement fait actuellement l’objet d’accusations de détournements de fonds et de corruption.
Les supposées malversations financières au sommet de l’Etat zambien avaient été révélées la semaine dernière, par la lettre d’information «Africa Confidential», qui affirmait que la Suède et la Finlande avaient suspendu leur aide à Lusaka en raison de soupçons de corruption et que le Royaume-Uni avait demandé le remboursement d’une enveloppe de 4 millions de dollars attribuée dernièrement à la Zambie.
Dans un tweet en début de cette semaine, l’ambassadeur britannique à Lusaka, Fergus Cochrane-Dyet a confirmé le «gel de toute l’aide bilatérale du Royaume-Uni, en raisons d’inquiétudes, jusqu’à ce que les résultats d’un audit en cours soient connus». Dans sa politique d’aide publique, le Royaume-Uni, a-t-il dit, «applique le principe de la tolérance zéro en matière de fraude et de corruption».
Du côté de la présidence zambienne, l’on affirme ne pas avoir été «officiellement informé» de la décision britannique. «Il est exagéré de dire qu’ils ont gelé l’aide bilatérale car ils ne financent que le ministère de l’Education et une partie de notre programme d’aide sociale», a déclaré Amos Chanda, porte-parole de la présidence zambienne.
L’ex-ministre zambien des Affaires étrangères, Harry Kalaba, qui avait bruyamment claqué la porte du gouvernement en janvier pour dénoncer la «corruption croissante» au sein du régime, s’est réjouit sans retenue de la décision britannique.
«Je me sens soutenu pour la première fois depuis que j’ai démissionné (…). La communauté internationale redit ce que j’ai déjà dit en démissionnant», a déclaré Harry Kalaba.
L’entourage du président Edgar Lungu, tente en revanche, de minimiser la portée de l’incident sur la Zambie, même si le gouvernement britannique devait verser 47 millions d’euros d’aide à la Zambie pendant l’année fiscale 2018-2019.