Chadema, principal parti de l’opposition en Tanzanie, a décidé la suspension de sa participation au processus électoral en cours, pour dénoncer le climat d’intimidation et la «militarisation excessive» des dernières élections partielles organisées dans le pays.
Ces élections partielles s’étaient tenues le 16 septembre dernier, pour choisir deux parlementaires et une quarantaine de responsables locaux. Pendant le vote, des policiers lourdement armés avaient été massivement déployés dans plusieurs circonscriptions, où des observateurs ont noté un taux de participation d’une faiblesse sans précédent dans l’histoire des élections en Tanzanie.
Lors d’une conférence de presse ce mercredi, le député Freeman Mbowe, président du Chadema a annoncé que son parti ne pouvait plus «participer à des élections de ce genre», où «la démocratie est prise en otage».
«Aller voter aujourd’hui, c’est comme aller à la guerre», a déploré Mbowe qui s’est également insurgé contre le fait que nombre de ses délégués aient été «empêchés d’observer» le déroulement des opérations de vote, et que d’autres aient été «arrêtés ou battus».
Mbowe a également annoncé que son parti allait attaquer «tout le système électoral» tanzanien devant la justice nationale, la Cour de justice de la Communauté d’Afrique de l’Est et la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples pour réclamer la mise en place d’une Commission électorale indépendante, également demandée par la société civile tanzanienne.