La Cour pénale internationale (CPI) a annoncé en fin de semaine dernière, qu’elle n’entend pas ouvrir une enquête sur les violences post-électorales de 2016 au Gabon, comme voulu par le gouvernement gabonais, l’opposition et 15 organisations non gouvernementales du pays.
Ces plaignants avaient saisi la CPI chacun de son côté, pour «crimes contre l’humanité» ou «incitation au génocide». Mais dans une déclaration vendredi dernier, la procureure de la CPI, la Gambienne Fatou Bensouda a «disqualifié» ces accusations et déclaré la CPI «incompétente» pour mener une enquête sur ces événements de 2016. Cela ne veut pas dire pour autant, que la CPI néglige «l’ampleur des exactions commises» durant cette période, a-t-elle précisé.
«La procureure ne discute pas de l’importance des crimes commis au Gabon par les autorités, il pose simplement la question de leur qualification juridique», a expliqué de son côté, Me Emmanuel Altit, avocat des victimes et de l’opposant gabonais, Jean Ping.
Elle peut toujours réexaminer l’affaire avec de «nouveaux éléments qui montreraient la volonté des autorités de mener une attaque générale et systématique contre l’opposition», a-t-il poursuivi.
La réélection du président Ali Bongo Ondimba face à l’opposant Jean Ping lors du scrutin présidentiel de 2016, avait donné lieu à des violences meurtrières. L’opposant contexte jusqu’à ce jour les résultats de ce scrutin, qui ont d’ailleurs été mis en doute par des observateurs internationaux, notamment ceux de l’Union Européenne (UE).
Samedi dernier, les autorités gabonaises se sont réjouies de la décision de la CPI. Cette décision «confirme la version des faits donnée par le gouvernement dans sa saisine de la CPI», a déclaré le porte-parole du gouvernement, Guy-Bertrand Mapangou dans un communiqué.