Le Premier ministre guinéen, Ibrahima Kassory Fofana a exclu toute possibilité d’augmentation des salaires des enseignants durant les deux prochaines années, compte tenu, a-t-il dit, de certains paramètres macroéconomiques du pays.
Après avoir obtenu une augmentation de 40% sur les salaires des enseignants en 2017, le Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG) dirigé par Aboubacar Soumah a réclamé la fixation d’un salaire mensuel de base de 8 millions de francs guinéens, soit 869 dollars américains pour tous les enseignants guinéens.
Malgré les multiples négociations entre le gouvernement et le syndicat SLECG sous l’égide de l’Inspection générale du travail, l’Etat n’a pas accepté la demande du syndicat des enseignants.
Le Premier ministre a précisé que, malgré les revendications des syndicats des enseignants, et compte tenu du contexte économique fragile dans le pays, son gouvernement ne serait pas en mesure de procéder à une nouvelle augmentation des salaires des enseignants en 2018 et en 2019.
La masse salariale de l’éducation, a-t-il précisé, est passée de 27 milliards de francs guinéens, (2,9 millions de dollars) en 2011 à 90 milliards de francs guinéens (9,7 millions de dollars) en 2018, ce qui représente, selon lui, une manne financière assez consistante pour les travailleurs de l’éducation.
Fofana a laissé entendre que le gouvernement qu’il dirige reste ouvert au dialogue social avec les représentants syndicaux de l’éducation afin de trouver un terrain d’entente sur l’amélioration des conditions de vie et de travail des maîtres d’écoles.
Concernant le boycott des classes qu’observent les enseignants grévistes depuis le 3 octobre dernier, date d’ouverture des classes, Kassory Fofana précise que le gouvernement fera tout pour faire ramener la situation à la normale, car tout enseignant qui boude les salles de classe ne sera pas payé à la fin du mois.
Le Premier ministre a par ailleurs, annoncé que la Guinée est dans un programme avec le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM) et que pour le respect des termes de ce programme, le gouvernement n’a aucune possibilité d’augmenter les salaires.