La Côte d’Ivoire, premier producteur africain de caoutchouc, espère multiplier par 2,5 fois sa production d’ici à cinq ans pour atteindre 2 millions de tonnes, a annoncé le ministre ivoirien de l’Agriculture a l’ouverture d’une conférence organisée sur le thème : «Contribution du caoutchouc naturel au développement socio-économique et préservation de l’environnement».
La conférence regroupe durant quatre jours des participants venus de 25 pays d’Asie, d’Afrique, d’Europe et d’Amérique.
A l’ouverture des travaux, le ministre, Mamadou Sangafowa Coulibaly, a déclaré que «les estimations de la production ivoirienne vont passer en 2018 à environ 800.000 tonnes de caoutchouc sec», alors qu’«une production de 600.000 était attendue en 2020».
« Cette tendance nous permettra d’atteindre dans les cinq prochaines années une production d’environ deux millions de tonnes et consolidera notre place dominante dans cette filière en Afrique », a-t-il poursuivit.
Selon les autorités ivoiriennes, l’hévéa occupe une place importante dans le secteur agricole ivoirien. Le pays produit 60% du caoutchouc d’Afrique et en est le septième producteur mondial, mais très loin du leader, la Malaisie qui produit près de 90% de l’hévéa de la planète.
«Vingt ans après, l’expansion de l’hévéa dans des zones autrefois qualifiées de marginales a contribué à une évolution favorable de l’écosystème dans ces régions», a estimé Eugène Kremien, président de l’Association des professionnels du caoutchouc naturel (AprApromac), qui chapeaute les organisations du secteur en Côte d’Ivoire.
En 2009, un ambitieux plan, financé par le Fonds de développement de l’hévéaculture (FDH) d’un montant de 26 milliards de francs CFA (environ 40 millions d’euros) sur neuf ans, a permis la création de 110.000 hectares de plantations nouvelles, l’ouverture de pistes rurales et la formation aux métiers de l’hévéa.
Les planteurs ivoiriens ont alors surfé sur un prix du caoutchouc sur le marché mondial qui avait atteint 5.000 dollars la tonne. Mais les cours mondiaux ont chuté de 5.000 à seulement 1.000 dollars la tonne, entraînant un effondrement des revenus des cultivateurs de l’hévéa.