Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a inauguré jeudi, près de Johannesburg, la plus grande usine de production de trains en Afrique, destinée à fabriquer 580 trains de banlieue.
«L’Afrique du Sud pourra désormais produire des trains ultramodernes localement et deviendra le centre d’excellence ferroviaire d’Alstom en Afrique», a déclaré Didier Pfleger, vice-président senior d’Alstom pour l’Afrique, le groupe français qui a décroché l’un des plus importants contrats de son histoire.
L’usine, installée à Dunnottar, dans la banlieue est de Johannesburg, devrait livrer fin 2018, le premier train entièrement «made in South Africa».
L’ouverture de l’usine intervient à un moment crucial pour l’Afrique du Sud, dont l’économie est plongée dans la récession, alors que le président Ramaphosa, au pouvoir depuis février, s’est engagé à relancer l’économie du pays et à combattre la corruption qui gangrène les hautes sphères du pouvoir.
Le président Ramaphosa s’est d’ailleurs réjouit que cette usine, qui doit employer 1.500 personnes, «permet de répondre au plus important défi actuel de l’Afrique du Sud, le chômage en particulier chez les jeunes» qui bat un record africain avec un taux qui frôle les 28%.
«Ce sont de nouveaux emplois dans une industrie qui est relativement récente dans notre pays et qui a un grand potentiel de croissance», a ajouté Ramaphosa.
En avril 2014, Prasa, l’agence publique chargée des transports de voyageurs en Afrique du Sud, avait commandé à Alstom 600 trains de six voitures pour un méga-contrat de 51 milliards de rands (3,1 milliards d’euros au cours actuel), auxquels s’ajoutait la maintenance du matériel pendant dix-neuf ans.
Ces trains de banlieue doivent aussi permettre de modifier l’organisation des transports publics héritée de l’époque de l’apartheid. «Nous devons redéfinir nos services ferroviaires» pour que la population noire «puisse vivre à proximité des opportunités économiques et des infrastructures», a estimé Ramaphosa.