Le salaire minimum au Nigeria passe désormais de 18.000 à 30.000 Nairas (de 43 à 72 euros) par mois, soit une augmentation de 60%, selon un accord conclu hier mardi, entre le gouvernement, les syndicats de travailleurs les représentants du secteur privé.
Cette augmentation obtenue après des semaines de négociations, devra toutefois attendre l’aval du parlement, qui tiendra compte des réalités économique du pays, actuellement en difficulté, avant d’entériner l’accord.
Mais pour le président Muhammad Buhari, qui salue la réussite des pourparlers, cet accord est «réaliste, juste et possible à mettre en place», et a donné son accord pour que le texte soit soumis au parlement.
Ce faisant, le président passe la main à ce sujet au pouvoir législatif, qui est essentiellement dans l’opposition, à quelques mois d’un scrutin présidentiel qui s’annonce très serré entre lui et ses détracteurs politiques.
La hausse des salaires est une décision aux allures de campagne électorale, puisque de nombreux syndicats nigérians avaient menacé de lancer une grève illimitée et demandé aux travailleurs de n’accorder leur voix qu’au candidat qui acceptera l’augmentation du salaire minimum.
Les 36 Etats du Nigeria ont fait part de leur opposition à l’augmentation du salaire minimum à plusieurs reprises. La plupart de ces Etats doivent encore débourser des mois d’arriérés de salaires à leurs fonctionnaires, malgré les importantes aides accordées cette année par le Gouvernement fédéral.