Les rumeurs continuent de rivaliser au Gabon, avec les communiqués officiels de la présidence, semant un flou parmi l’opinion nationale et internationale sur la santé du chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, hospitalisé à Ryad en Arabie Saoudite depuis bientôt un mois, pour un mal dont peu de détails ont filtré sur sa nature.
Pour y voir clair, l’Union Africaine (UA) a décidé ce dimanche, d’envoyer une «mission d’information et d’écoute» à Libreville dans cette semaine, pour y rencontrer les autorités locales.
Dans son communiqué, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, s’est dit «préoccupé par certains développements en rapport avec la situation sanitaire du chef de l’État gabonais», allusion sans doute faite à la dernière décision de la Cour constitutionnelle, de modifier la loi fondamentale du pays, afin de permettre au vice-président de gérer les affaires courantes, durant l’indisponibilité prolongée du chef de l’Etat.
Cette démarche «unilatérale» de la Cour constitutionnelle avait été dénoncée par l’opposition, qui parle d’«un coup de force et un coup d’Etat constitutionnels». Cette opposition réclame, en outre, que le bulletin médical du président Ali Bongo soit rendu public, afin d’enlever l’équivoque sur ce dont il souffre et dans quel état il se trouve réellement.
Au lendemain de l’hospitalisation du président Bongo, le 24 octobre, le porte-parole de la présidence avait déclaré qu’il s’agissait juste d’un malaise dû à la fatigue, et qu’il se reposait à Ryad.
Il reviendra à la charge quelques jours plus tard, pour annoncer que le mal de M. Bongo était plus grève qu’annone, mais qu’il était «en phase de recouvrement de la plénitude de ses facultés physiques» après avoir reçu «des soins de supports appropriés et approfondis». De quoi donner presque du crédit aux rumeurs qui soutiennent que le président Ali Bongo a été victime d’un Accident Vasculaire Cérébral (AVC).