La Haute autorité de la communication (HAC) au Gabon vient d’interdire pour trois mois, l’accès à tout média à l’Union nationale (UN), l’une des principales formations politiques d’opposition du pays.
L’autorité reproche au parti de Zacharie Myboto de ne pas avoir répondu à deux de ses convocations pour s’expliquer sur un communiqué où il parlait de «mensonge d’Etat» au sujet de la communication officielle sur la santé du président Ali Bongo Ondimba, hospitalisé depuis un mois à Ryad.
Dans un communiqué du 13 novembre, le parti avait en effet dénoncé «un groupe de personnes au sein de la présidence de la République» qui a «choisi l’évitement, la dissimulation et même le mensonge d’Etat», pour cacher au peuple gabonais ce qui se passe réellement avec la santé du président Ali Bongo.
L’UN réclamait même que soit rendu public le dernier bulletin médical du Chef de l’État, établi par les médecins à Ryad. «Ne pas en faire état est grave et attentatoire au bon fonctionnement de l’Etat», estimait ce parti, qui exigeait par ailleurs que le Premier ministre gabonais, accompagné d’une délégation «représentative de la Nation», aille à Ryad «dans les meilleurs délais» pour rendre visite au chef de l’Etat, et prendre contact avec les autorités saoudiennes et les médecins.
Pour la HAC, la diffusion «sans retenue» de ce communiqué «est un abus de la liberté d’expression». Elle s’offusque en outre que l’UN n’ait pas donné suite à ses deux convocations au motif, selon ce parti, qu’il «n’a pas de compte à rendre à la HAC».