Le procureur général de la République de Guinée Bissau a ordonné ce jeudi, l’arrêt du recensement électoral en cours dans le pays, en attendant de voir clair dans les accusations de fraude formulées par un collectif de partis politiques, dont le Parti de la rénovation sociale, deuxième force politique du pays.
Le collectif accuse le Nigeria, qui a fourni à la Guinée-Bissau, le matériel informatique pour l’inscription des électeurs, d’être complice dans la préparation d’une fraude électorale et la manipulation des données d’enregistrement des électeurs.
A la suite de ces accusations, la police guinéenne a expulsé, mercredi, la mission technique électorale nigériane du GTAPE, composée de trois éléments. Son directeur général par intérim, Cristiano Na Bitam, a été entendu hier jeudi par le procureur général dans le cadre de cette affaire.
Le recensement électoral devrait se terminer le 5 décembre dernier, mais a été prolongé de 15 jours encore, laissant ainsi planer l’incertitude sur la tenue, cette année, des législatives initialement prévues pour novembre dernier.
La suspension du recensement qui marquait ainsi un coup d’arrêt dans le processus électoral, vient confirmer le report à l’année prochaine, de ce scrutin censé réorganiser la vie politique du pays.
Ces élections législatives doivent surtout permettre de dénouer la crise que traverse le pays depuis août 2015, au lendemain du limogeage par le chef de l’Etat, Manuel Vaz, de son Premier ministre, Domingos Simoes Pereira, chef du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC, au pouvoir), dont le président Manuel Vaz est lui-même membre.