La justice rwandaise vient d’acquitter l’opposante Diane Rwigara, poursuivie avec sa mère et cinq coaccusés, pour incitation à l’insurrection et falsification de documents, des charges qui lui ont valu plus d’un an d’emprisonnement.
L’opposante était accusée d’incitation à l’insurrection dans ses discours et d’avoir falsifié des documents dans son dossier de candidature à l’élection présidentielle de 2017.
Mais Dans leur décision rendue jeudi, les juges de la Coup d’Appel de Kigali ont estimé que les charges retenues par l’accusation contre Mme Rwigara sont «sans fondement», confortant ainsi l’opposante dans sa thèse selon laquelle «toutes ces accusations étaient montées de toute pièce» pour l’évincer de la scène politique.
La Cour a jugé que les critiques de Diane Rwigara contre le gouvernement, notamment lors de conférences de presse, ne constituaient pas une incitation à l’insurrection car elles s’inscrivent dans le cadre de son «droit à la liberté d’expression garantie par la Constitution rwandaise et les lois internationales».
Les juges ont également estimé que l’accusation n’avait pas prouvé que Mme Rwigara ait vraiment falsifié des signatures dans le dossier présenté à la Commission électorale en vue de sa participation à l’élection présidentielle de 2017. Le rejet de cette candidature avait été critiqué par des gouvernements occidentaux et des groupes de défense des droits de l’Homme.
L’opposante et sa mère, toutes emprisonnées dans cette affaire avec 5 coaccusés, avant d’être remises en liberté sous caution en octobre dernier, sont désormais blanchies.
Sa sœur, Adeline Rwigara, avait été elle aussi arrêtée pour «incitation à l’insurrection et promotion du sectarisme». Elle a été libérée un an plus tôt, les charges pesant contre elle ayant été aussi abandonnées.