Le Zimbabwe vient d’opposer un refus catégorique à l’extradition de son ex-première dame, Grace Mugabe, réclamée par la justice sud-africaine dans le cadre d’une affaire d’agression contre un mannequin à Johannesburg en 2017.
La police sud-africaine avait annoncé en milieu de semaine dernière, avoir émis un mandat d’arrêt international contre l’épouse de l’ex-président zimbabwéen Robert Mugabe, accusée d’avoir frappé la mannequin Gabriella Engels à l’aide d’une rallonge électrique dans un hôtel de luxe du quartier des affaires de Sandton. La mannequin, âgée de 20 ans, avait subi des coupures au front et à l’arrière de la tête.
Selon le vice-ministre zimbabwéen de l’Information, Energy Mutodi, «l’incident s’est produit alors qu’elle bénéficiait de l’immunité diplomatique».
La justice sud-africaine ne peut donc «pas revenir dessus et la poursuivre maintenant. Nous n’apporterons pas notre soutien à son extradition», a martelé M. Mutodi, ajoutant que cela «n’amuse pas» Harare de voir l’ex-première dame être «harcelée ou maltraitée».
Grâce Mugabe dont le mari était encore au pouvoir lors des faits, avait pu échapper à la justice sud-africaine qui voulait l’inculper pour «coups et blessures» et a quitté le territoire sud-africain grâce à une immunité diplomatique que lui a accordée la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Maite Nkoana-Mashabane.
Cette décision avait créé un tollé aussi bien en Afrique du Sud qu’au Zimbabwe. Des activistes avaient notamment décidé de contester cette immunité devant la justice, dénonçant à l’occasion la «culture de l’impunité».
L’ex-première dame est souvent critiquée pour ses dérives autoritaires et ses ambitions politiques à peine voilées, qui ont d’ailleurs obligé l’armée à pousser son mari à la démission.
Elle a même été accusée d’avoir obtenu un «faut doctorat» à l’université d’Harare en 2014. Le vice-chancelier de l’Université, soupçonné de lui avoir attribué ce diplôme, a été arrêté en février dernier, pour corruption.