L’Assemblée Nationale de l’Ethiopie a approuvé en début de semaine, la création d’une Commission de réconciliation dans ce pays qui a longtemps connu des violences intercommunautaires.
L’objectif de cette nouvelle commission est «de maintenir la paix, la justice, l’unité nationale, le consensus et la réconciliation entre les peuples éthiopiens», selon ses promoteurs.
Dans sa mission de mettre un terme aux violences intercommunautaires, elle devra notamment «enquêter afin d’identifier les raisons des disputes et des violations des droits humains en prenant en compte le contexte social et économique des victimes et des agresseurs».
Elle rendra ensuite un rapport au Parlement, dans lequel elle fera des propositions sur comment «remédier aux abus passés et de favoriser l’harmonie commune», a indiqué le président de la commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Paix, Tesfaye Daba.
Les violences intercommunautaires aux enjeux le plus souvent territoriaux, sont très récurrentes en Ethiopie. Selon le bureau des affaires humanitaire de l’ONU (OCHA), au moins 2,4 millions de personnes sont actuellement déplacées en Ethiopie en raison de ces violences.
Près d’un million de personnes ont été forcées de fuir leur foyer après d’intenses combats entre les Oromo et la minorité ethnique des Gedeo dans le Sud du pays, qui ont éclaté peu après la nomination du Premier ministre réformateur, Abiy Ahmed, en avril dernier.
Ces violences ont terni les actions de M. Abiy, qui a pourtant multiplié les appels à la paix dans son pays et multiplié les réformes majeures, libérant des milliers de dissidents et de journalistes, faisant la paix avec l’ennemi traditionnel du pays, l’Érythrée, et annonçant la privatisation de grandes sociétés publiques.