La Somalie a décidé ce mardi de renvoyer de son territoire, le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies, Nicholas Haysom qu’elle accuse d’«ingérence délibérée» dans sa «souveraineté».
Le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour la Somalie, Nicholas Haysom, «n’est plus le bienvenu en Somalie et ne peut plus travailler dans le pays», écrivait ce mardi dans un communiqué, le ministère somalien des Affaires étrangères.
Avocat sud-africain et diplomate expérimenté, Nicholas Haysom avait exprimé, quelques jours avant cette décision de Mogadiscio, son «inquiétude» face aux actions des services de sécurité somaliens, soutenus par l’ONU, dans de récentes violences qui ont fait plusieurs morts dans le pays.
Selon l’ONU, les forces de sécurité somaliennes ont été utilisées pour mettre fin à trois jours de manifestations dans la ville de Baïdoa (sud-ouest), du 13 au 15 décembre, au cours desquelles quinze personnes ont été tuées et quelque 300 autres arrêtées.
Ces manifestants protestaient contre l’arrestation de Muktar Robow, un ancien djihadiste qui briguait la présidence de leur région. Il est accusé par le gouvernement somalien d’avoir «organisé une milice» à Baïdoa afin d’y «saper la stabilité» et de n’avoir «jamais renoncé à ses idéologies extrémistes».
La mission onusienne en Somalie est chargée de soutenir les efforts de paix et de renforcer les institutions gouvernementales dans ce pays ravagé par des décennies de guerre civile. Elle n’a pas encore réagi à la décision de Mogadiscio s’expulser son émissaire, en poste depuis seulement septembre 2018.