«Montage» ! C’est en ce mot que l’opposition gabonaise a résumé le discours du nouvel an du président Ali Bongo Ondimba, qui s’était adressé lundi dernier à sa Nation, depuis la capitale marocaine, Rabat, où il se remet progressivement d’un Accident vasculaire cérébral (AVC).
Le 31 décembre dernier, le président gabonais s’était exprimé pour la première fois depuis le début de sa maladie il y a deux mois, dans un discours sans doute en différé, retransmis à la télévision nationale gabonaise.
Si pour la présidence du Gabon, «ce discours est la preuve que le président Ali Bongo est totalement rétabli», l’opposition, à l’instar d’Alexandre Barro Chambrier, président du parti Rassemblement Héritage et Modernité (RHM), juge plutôt que cette apparition, «au-delà de l’aspect humain, sous réserve d’un montage laborieux, suscite encore plus d’interrogations et d’incertitudes sur les capacités physiques et intellectuelles d’Ali Bongo à exercer les lourdes charges qui lui incombent».
Dans la vidéo du discours, le président Bongo paraissait bien portant, et a perdu du poids, avec quelques difficultés à articuler, et des gestes assez limités, notamment de la main droite, étaient perceptibles.
Dans son adresse, le chef de l’Etat gabonais a reconnu avoir «traversé une période difficile, comme cela arrive dans la vie». «Aujourd’hui, comme vous pouvez le constater, je vais mieux et me prépare à vous retrouver très vite», a rassuré M. Bongo.
Mais quelques Gabonais et des membres de l’opposition très actifs notamment sur les réseaux sociaux, demeurent sceptiques, parlant d’un «montage vidéo», voire d’un «sosie» d’Ali Bongo.