Le dollar zimbabwéen va reprendre ses droits au Zimbabwe au courant de cette année, a-t-on appris en fin de semaine dernière, du ministre zimbabwéen des Finance du pays, Mthuli Ncube.
Le pays avait abandonné sa monnaie en 2009, au plus fort d’une crise économique qui a affaibli cette devise nationale qui a connu une chute libre à cause de l’hyperinflation. Elle a tour à tour laissé place à des devises étrangères, dont le Rand Sud-africain, le Yuan chinois, le Yen japonais et récemment le dollar américain, qui étrangle son économie.
En 2016, Harare a tenté de remédier à la fuite des dollars en introduisant des «bonds notes», des sortes d’obligations, en principe d’une même valeur que les billets verts zimbabwéens. Mais, faute de la confiance des opérateurs économiques, leur valeur réelle a vite baissé et l’opération a échoué.
Aujourd’hui, le pays a «bien avancé» dans ses «efforts pour rassembler suffisamment de devises étrangères pour lancer notre propre devise», estime son ministre des Finances, Mthuli Ncube, annonçant que la réintroduction du dollar zimbabwéen n’est plus qu’une «affaire de mois».
La nouvelle équipe dirigeante au Zimbabwe, avec à sa tête le président Emmerson Mnangagwa, a hérité d’une économie aux abois, laissée par l’ex-Chef d’Etat Robert Mugabe.
La situation s’est même détériorée un peu plus depuis l’introduction récente d’une taxe sur les transactions bancaires électroniques, destinée à augmenter les recettes de l’Etat, qui n’a fait qu’accéléré davantage la fuite des dollars.
Un plan d’austérité, inclus dans le budget 2019 de l’État, attise aussi la colère des fonctionnaires.