Le salaire minimum des travailleurs du public et du privé au Nigeria devrait passer de 18.000 Naira à 27.000 par mois, soit une augmentation de 50%, a annoncé ce mardi le ministre nigérian du Travail, Chris Ngige.
Cette décision, qui intervient après des mois de bras de fer avec les syndicats des travailleurs et leurs menaces de grèves, est fortement appréciée dans le pays, même si certains y voient un instrument de campagne électorale pour le président sortant, Muhammadu Buhari qui lorgne un second mandat consécutif.
Lors des négociations avec les syndicats en novembre dernier, les gouverneurs des Etats du Nigeria avaient rejeté un accord portant sur un montant de 30.000 nairas réclamé par les syndicats. Ils avaient jugé que ce montant était «impraticable», à moins de réduire drastiquement le nombre de fonctionnaires ou d’augmenter les fonds du budget fédéral qui leur sont alloués.
Ce mardi, le ministre du Travail a confirmé à la presse qu’un accord a été trouvé sur la somme de 27.000 nairas mensuels, suite à une réunion du conseil national des Etats. Les entreprises employant moins de 25 personnes sont toutefois exemptées, a ajouté le ministre, précisant que ce nouvel accord doit encore être ratifié par le Parlement avant son application effective.
Premier producteur de pétrole en Afrique, le Nigeria a vu son économie dégringoler ces dernières années, avec une inflation à 11,5%. Le pays s’efforce tant bien que mal de se remettre de cette récession, et devrait voir son PIB augmenter de 2% en 2019, selon les estimations du Fonds monétaire international (FMI) publiées lundi. Un chiffre revu à la baisse, puisque les prévisions de croissance étaient initialement de 2,3%.