Maurice Kamto, chef de file de l’opposition camerounaise et candidat malheureux à la dernière présidentielle, a été arrêté ce lundi dans la soirée et conduit à la police judiciaire de Douala.
Selon Emmanuel Simh, vice-président de son parti, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), l’opposant Kamto qui revendique la victoire à la présidentielle d’octobre dernier et dénonce un «hold-up électoral», a été arrêté «au domicile d’Albert Dzongang» un de ses soutiens. Ce dernier, ainsi que l’économiste Christian Penda Ekoka, également proche de Kamto, ont été également arrêtés avec l’opposant.
Maurice Kamto est arrivé deuxième au scrutin présidentiel d’octobre 2018 avec 14,23% des suffrages, derrière le président sortant Paul Biya réélu par 71,2% des voix pour un septième mandat consécutif.
Samedi dernier, son parti a organisé des marches dans plusieurs grandes villes du Cameroun, dont Yaoundé la capitale, Douala et Bafoussam. Ces manifestations ont été réprimées par les forces de l’ordre et 117 personnes ont été interpellées, dont l’ex-directeur de campagne de Kamto, Paul-Eric Kingue, et le célèbre rappeur Valsero.
Lors d’une conférence de presse au soir de ces manifestations, le ministre camerounais de l’Administration territoriale, Paul Atanga-Nji, a déclaré que «le MRC a franchi la ligne rouge et a débordé le seuil de la tolérance».
Depuis 1982, Paul Biya règne en maître absolu au Cameroun, où il a tout verrouillé pour assurer son maintien à la tête du pays, s’appuyant sur l’administration et sur un «parti-Etat», le RDPC, qu’il a créé en 1985.